Il est normal de ne pas toujours aller bien. On peut se sentir abattu, mais en principe, ce sentiment ne dure pas. Cependant, quand on souffre de dépression, tout n’est pas si simple : une profonde tristesse nous envahit, les pensées négatives persistent et déterminent notre quotidien. Les personnes qui souffrent de dépression se sentent dans un autre état et se comportent différemment. C’est ce qui est arrivé à Oswald Dänzer (63 ans).
Judith Nünlist
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Durée de la lecture: 6 minutes
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La communauté de l’Armée du Salut a redonné espoir à Oswald.
Oswald Dänzer a grandi dans une famille de paysans qui gérait une auberge à côté de l’exploitation. Il y avait toujours du travail, et c’est ainsi qu’il a appris à assumer différentes tâches dès son plus jeune âge.
Cela lui a souvent été utile plus tard, dans sa vie professionnelle. Cuisinier dans un restaurant de lieu d’excursion, responsable du service traiteur d’une compagnie aérienne, directeur d’une installation sportive ou encore collaborateur chargé de l’encadrement de personnes détenues : polyvalent, Oswald relevait tous les défis.
Une maladie comme élément déclencheur
En dernier lieu, Oswald travaillait comme gestionnaire en intendance pour une institution sociale dans la région de Zurich et avait la tête sur les épaules. Il aimait beaucoup son travail varié, qui le comblait. Puis sa femme est tombée gravement malade du COVID‑19 et a dû être placée dans un coma artificiel. L’issue est restée incertaine pendant plusieurs semaines.
« J’ai senti tout le poids de l’incertitude, mais j’étais convaincu que j’arriverais à gérer cette situation. »
Oswald sur la maladie de Covid de sa femme
De bonnes nouvelles et des conséquences inattendues
Quatre semaines plus tard, ce fut enfin le soulagement : « Ma femme allait mieux et a pu être sortie du coma. Elle se rétablissait et, une fois sa convalescence terminée, j’ai su que tout irait de nouveau bien. » Ce fut un profond soulagement.
Pourtant, Oswald allait dès lors de plus en plus mal. Plus rien ne l’intéressait ni ne le réjouissait, il n’avait plus le sourire aux lèvres. « Je continuais de travailler, mais je voyais bien que j’étais devenu plus susceptible. Ce que je faisais avant avec plaisir m’énervait tout à coup. Je pensais que cet état finirait par passer, mais il durait », précise Oswald.
Libérer l'Espoir
En cette période de Noël, l’Armée du Salut marque un geste particulier envers les personnes dans le besoin et leur apporte un nouvel espoir.
Des mois plus tard, une discussion avec son frère l’a incité à s’informer au sujet de la dépression. Bouleversé, il a constaté qu’il en présentait bien des symptômes. Confiant, il s’est adressé à son employeur et lui a fait part de ses craintes de manière transparente. Il lui a demandé de l’observer et de l’évaluer.
Trois semaines plus tard, il a été convoqué à un entretien. Deux documents lui ont alors été remis pour signature : une résiliation ordinaire et une convention de résiliation. « Puisque je ne savais pas ce qu’était une convention de résiliation, j’ai refusé de la signer le jour même. Cependant, vu mon état, j’étais incapable d’agir et je n’ai finalement pas demandé conseil. Quelques jours plus tard, j’ai donc signé cette convention. Je sais maintenant que c’était une grave erreur », continue Oswald.
Deux jours plus tard, il est allé chez le médecin, qui l’a mis en arrêt de travail. Une analyse psychologique a confirmé qu’Oswald souffrait d’une dépression sévère.
« Par moments, j’allais si mal que je ne supportais que difficilement les contacts humains. Je ne sortais presque plus de chez moi et n’entrais plus dans aucun commerce. »
Après quelques mois de traitement stationnaire et ambulatoire, Oswald allait mieux. Même s’il avait encore de la peine à avoir des contacts avec des personnes, il s’est mis à chercher une occupation. Il a rencontré une bonne amie qu’il connaissait de son précédent emploi : « Elle a un lien étroit avec l’Armée du Salut et a pensé qu’il y aurait peut-être quelque chose pour moi. Peu après, je lui ai rendu visite au HOPE HOUSE de l’Armée du Salut de Zurich, où j’ai été reçu les bras ouverts. Cela m’a donné de l’espoir en l’avenir. »
Et la roue a tourné : en tant que cuisinier bénévole, il concocte un menu à trois plats à partir d’aliments redistribués, pour une centaine de personnes se trouvant dans des situations de vie difficiles, et ce, deux fois par semaine. « Par mon activité, j’aide d’autres personnes se trouvant dans une situation difficile. C’est une tâche très gratifiante », explique Oswald. En outre, il transmet avec beaucoup de joie ses connaissances en tant que coach aux autres bénévoles de l’équipe de cuisine.
Oswald lors de la préparation du repas de midi au snack-bar HOPE.
Oswald transmet volontiers son savoir aux autres bénévoles.
Mais sans oublier de rigoler !
À partir des aliments reçus, l’équipe de cuisine concocte un repas nourrissant pour une centaine de personnes deux fois par semaine.
De l’espoir grâce à la force de la communauté
Au HOPE HOUSE, Oswald a trouvé davantage qu’une structure quotidienne. Il fait de nouveau partie d’une équipe et d’une communauté. Dans cette communauté, il a pu tisser de nouveaux liens et éprouve sans cesse de l’estime en tant que personne.
« Je suis devenu membre d’une communauté constituée de Dieu et des hommes, qui me donne de la force. De semaine en semaine, je remarquais que j’allais mieux et que je gagnais en assurance. Maintenant, je suis sur le chemin de la guérison complète », raconte-t-il en souriant. Même si Oswald est conscient que cela est difficile, son souhait serait de retrouver un poste fixe jusqu’à ce qu’il puisse prendre sa retraite.
« Grâce à l’Armée du Salut, je me suis retrouvé. »
En conclusion, Oswald donne le bon conseil suivant à toutes les personnes qui font face à une situation difficile :
« Il ne faut jamais perdre espoir ! Car aussi profond que soit le gouffre, on finit toujours par remonter la pente. »
Judith Nünlist
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