Rahab – Sortir du milieu de la prostitution

Quitter le milieu de la prostitution

Depuis longtemps déjà, Petra songeait à sortir de la prostitution. « Cependant, j’étais très angoissée et je n’avais pas la force de m’en sortir seule. » Un soir, elle est allée au café de nuit de Rahab. Elle y a fait la connaissance de Vlatka, la responsable de Rahab Bâle. « D’emblée, j’ai su que je pouvais lui faire confiance. Mais j’étais encore paralysée par la peur de franchir le pas », poursuit-elle. Environ un mois après cette rencontre, le moment était venu d’aller de l’avant. Elle a pris son courage à deux mains et a lancé un appel à l’aide à Vlatka : « Je lui ai demandé de me sortir de cet enfer. Elle m’a répondu qu’elle se battrait comme une lionne pour moi et qu’ensemble, nous réussirions. C’est ainsi que j’ai commencé à quitter le milieu de la prostitution. »

Rahab a payé le loyer de la chambre de Petra pour cinq jours. La jeune femme n’avait donc plus besoin de proposer ses services et a pu s’accorder quelques jours de détente. C’était le premier pas pour se sortir de la prostitution. « J’aurais voulu tout en même temps. Je rêvais que tout soit réglé en un claquement de doigts et que je puisse enfin commencer ma nouvelle vie. » Mais elle était encore coincée quelque part entre son passé et le nouveau départ qu’elle s’apprêtait à prendre. Grâce aux liens étroits avec d’autres établissements, elle a pu décrocher rapidement un emploi à Brockino, une petite brocante de l’Armée du Salut, gagner de l’argent et, ainsi, quitter définitivement le milieu de la prostitution. Actuellement, elle habite dans l’appartement d’urgence de Rahab.

En route vers une nouvelle vie

Petra a débuté une nouvelle vie, a modifié ses cheveux et ses vêtements. « J’essaie de me libérer de mon fardeau et de soigner mes blessures. Malgré toutes les choses positives qui m’arrivent, mon vécu me rattrape parfois et me désespère. » Lorsque le doute l’envahit et que ses traumatismes la submergent, son emploi et les personnes qui l’entourent sont de précieux soutiens pour elle.

Malgré tous les défis et toutes les contrariétés, Petra envisage l’avenir avec confiance. « Je veux absolument suivre une formation de vendeuse de vêtements, construire ma propre existence et la mener comme je l’entends. Et pourquoi pas avoir une voiture ou mon propre appartement et voyager. J’aimerais aussi avoir un jour une famille », ajoute-t-elle en souriant. Petra est infiniment reconnaissante pour l’aide reçue : « Seule, je n’aurais pas réussi à m’en sortir. » Grâce à son récit, elle entend donner du courage à d’autres femmes du milieu de la prostitution, leur montrer qu’elles ne sont pas seules et qu’il est possible de s’en sortir : « Je veux m’engager en faveur des femmes dans le milieu de la prostitution et leur expliquer qu’elles aussi ont une chance à saisir, même si cela demande beaucoup de force. Je veux leur montrer qu’il est possible de s’en sortir, mais seulement avec de l’aide. »

Le travail social de proximité dans le milieu de la prostitution a une longue tradition à l’Armée du Salut. En 1884 déjà, une première maison a été fondée en Angleterre pour aider les prostituées. En Suisse aussi, l’Armée du Salut s’engage depuis plusieurs années en faveur des personnes actives dans le milieu de la prostitution à Bâle, à Berne et à Zurich et, depuis peu, en Suisse romande également. Rahab, un service de proximité de l’Armée du Salut, va à leur rencontre, cherche le contact, est à l’écoute, conseille et soutient les personnes qui souhaitent quitter ce milieu.

* Pour des raisons de protection de la sphère privée, le nom a été modifié et la photo d’une autre personne a été prise.