Sofia Trost , une Suisse de 19 ans, actuellement au foyer pour sans-abri Bel’Esperance de l’Armée du Salut.
Sofia Trost , une Suisse de 19 ans, actuellement au foyer pour sans-abri Bel’Esperance de l’Armée du Salut.

Sofia (19 ans) a trouvé un chez-soi provisoire au « Bel’Espérance ». (Photo: Steeve Iuncker)

« Bel’Espérance » : c’est le nom que porte depuis longtemps cette bâtisse imposante située en vieille ville de Genève. Mais aujourd’hui, ce nom prend une toute nouvelle signification : le « Bel’Espérance » devient un lieu d’espoir retrouvé pour des femmes vulnérables.

Retour aux racines

 

« Tant que des femmes et des enfants seront à la rue, nous nous battrons. »

Alain Meuwly, responsable de l'institution

Hausfassade und Eingang Bel’Esp√©rance Hausfassade und Eingang Bel’Esp√©rance

Avec cette transformation en institution sociale, l’Armée du Salut répond à une détresse sociale croissante : depuis quelques années, le nombre de personnes sans toit ne cesse d’augmenter à Genève, mais aussi dans la plupart des autres villes suisses. « Si nous disposions d’étages supplémentaires, nous les remplirions. La demande reste toujours plus grande que l’offre », constate Alain Meuwly, qui s’est mué de directeur d’hôtel en responsable d’institution sociale.

Carolina-und-Alain_web
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Une équipe bien rodée : Carolina Figueroa Molina (gouvernante) et Alain Meuwly (responsable de l’institution)

Avec le nouveau concept, l’Armée du Salut crée 51 places supplémentaires pour des femmes vulnérables. 30 places sont réservées à des femmes sans domicile fixe dont le séjour est financé par les communes genevoises, dans le cadre de la loi cantonale sur l’aide aux personnes sans abri (LAPSA). Les 21 places restantes sont occupées par 19 femmes et 2 enfants dont le séjour est payé par l’aide sociale du canton de Genève. En plus des fonds publics, l’Armée du Salut a investi des fonds propres considérables, provenant de dons, dans le « Bel’Espérance ».

De l’espoir dans les périodes difficiles

Pour les femmes, il est particulièrement important de loger dans des structures d’hébergement qui ne soient pas trop remplies. Certaines d’entre elles sont enceintes ou ont subi des violences. L’atmosphère familiale du « Bel’Espérance » leur offre un refuge où elles peuvent trouver la tranquillité et bénéficier de conseils et d’une prise en charge.

Agostina-2020
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Le fait de disposer de sa propre chambre est un vrai réconfort pour les femmes sans abri.

H√§nde einer Frau
H√§nde einer Frau

Pour ces femmes, la prise en charge sociale est un facteur de stabilisation déterminant.

Un chez-soi et de nouvelles perspectives

Depuis l’été 2024, Sofia (19 ans) fait aussi partie des résidentes du « Bel’Espérance ». Suite au décès de son père, sa famille a plongé dans une spirale financière descendante. Lorsque l’argent est venu à manquer, Sofia et sa mère ont déménagé au Pérou, la patrie de cette dernière.

Ne connaissant pas le pays et ses coutumes, Sofia ne s’y sentait ni à l’aise ni en sécurité. Pour elle, c’était clair : elle voulait rejoindre le plus vite possible la Suisse. Grâce à une bourse, elle a pu terminer sa scolarité à l’école suisse de Lima.

Peu de temps après, Sofia est retournée en Suisse. Elle a provisoirement pu être hébergée par des connaissances péruviennes à Genève. Puis elle a dû s’en aller.

Sofia Trost , une Suisse de 19 ans, actuellement au foyer pour sans-abri Bel’Esperance de l’Armée du Salut.
Sofia Trost , une Suisse de 19 ans, actuellement au foyer pour sans-abri Bel’Esperance de l’Armée du Salut.

« Sans le ‹ Bel’Espérance ›, j’aurais fini dans la rue. »

Sofia (19), résidente
(Photo: Steeve Iuncker)

Le « Bel’Espérance » de l’Armée du Salut est devenu son nouveau chez-soi, que Sofia appelle amicalement « l’hôtel ». Il y a pourtant une chose qui est certaine pour Sofia : « Le séjour ici n’est que temporaire, même si le lieu a désormais une place particulière dans mon coeur. » Elle postule régulièrement pour de petits appartements en ville, pour l’instant malheureusement sans succès.

Mais Sofia n’abandonne pas et elle est certaine qu’elle finira par trouver quelque chose. Par ailleurs, elle s’est inscrite à l’Université de Genève pour faire des études en relations internationales. Son rêve : travailler un jour dans la coopération au développement pour la Suisse à l’étranger.

Alors que le « Bel’Espérance » est réservé aux femmes, l’Armée du Salut gère également une institution pour hommes à Genève : le Foyer « Le Passage », situé à côté des voies ferrées à l’est de la gare de Cornavin, qui peut accueillir 62 hommes et mineurs non accompagnés. Ce bâtiment a été ouvert par l’Armée du Salut en 2021.

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