Aussenfassade Bel’Espérance (2021).
Aussenfassade Bel’Espérance (2021).

« Bel’Espérance », c’était depuis longtemps le nom d’un bâtiment marquant et imposant situé dans la vieille ville de Genève. Mais aujourd’hui, ce nom prend une toute nouvelle signification : le « Bel’Espérance » devient un lieu d’espoir retrouvé pour des femmes vulnérables.

Situé au croisement de la rue Verdaine et de la rue Mina-Audemars, non loin de la cathédrale Saint-Pierre, le bâtiment abrite donc désormais une institution sociale.

Depuis 1996, l’Armée du Salut avait géré ce bâtiment comme un hôtel touristique avec succès. Grâce aux bénéfices réalisés, l’organisation chrétienne finançait des projets sociaux.

L’exploitation commerciale de l’hôtel a cependant pris fin avec la pandémie. Lorsque les clients ont soudain cessé de venir, l’Armée du Salut a temporairement hébergé des personnes sans abri dans l’hôtel. Plus tard, des personnes réfugiées d’Ukraine ont suivi. Aujourd’hui, l’Armée du Salut a décidé de transformer définitivement l’ancien hôtel en une institution sociale, réservée aux femmes. Son nouveau nom : « Bel’Espérance – foyer pour femmes ».

Le « Bel’Espérance » renoue ainsi avec ses racines. En effet, quand l’Armée du Salut a construit ce bâtiment de six étages en 1932, la partie supérieure abritaient déjà un « Foyer de la femme ». Une énorme plaque de pierre sur la façade en témoigne encore aujourd’hui.

Avec ce retour aux origines et l’ouverture de cette nouvelle offre sociale, l’Armée du Salut répond à une grande détresse sociale : depuis deux à trois ans, l’organisation constate que le nombre de personnes sans toit augmente à Genève, mais aussi dans la plupart des autres villes suisses.

Avec ce nouveau concept, l’Armée du Salut crée 51 places supplémentaires pour des femmes vulnérables. 30 places sont réservées à des femmes sans domicile fixe dont le séjour est financé par les communes genevoises, dans le cadre de la loi cantonale sur l’aide aux personnes sans abri (LAPSA), qui a été adopté en 2021. Les 21 places restantes sont occupées par 19 femmes et 2 enfants dont le séjour est payé par l’aide sociale, soit par l’Hospice général du canton de Genève.

En plus des fonds publics, l’Armée du Salut a également investi des fonds propres considérables, provenant de dons, dans le « Bel’Espérance », soit environ 400 000 francs pour l’année 2024.

« Notre maison offre aux femmes la possibilité de se restaurer, de se laver et de se reposer », explique Alain Meuwly, l’ancien directeur d’hôtel qui s’est désormais mué en responsable d’institution sociale. « Tant que des femmes et des enfants seront à la rue, nous nous battrons. »

En plus de l’hébergement en chambres simples ou doubles, le « Bel’Espérance » offre trois repas par jour, l’accès à une blanchisserie et surtout un accompagnement avec une équipe de travailleurs sociaux.

Alors que le « Bel’Espérance » est réservé aux femmes, l’Armée du Salut gère également une institution pour hommes à Genève : le Foyer « Le Passage », situé à côté des voies ferrées à l’est de la gare de Cornavin, qui peut accueillir 62 hommes et mineurs non accompagnés. Ce bâtiment a été ouvert par l’Armée du Salut en 2021.

L’Armée du Salut est l’une des plus grandes organisations d’aide sociale du pays et emploie près de 2000 personnes dans toute la Suisse. Elle est présente à Genève depuis 1882. Outre les deux foyers pour personnes sans abri, elle gère dans le canton entre autres le « Centre Espoir » qui accueille des adultes souffrant de problèmes psychiques (122 places), l’EMS « Résidence Amitié » (52 places), la brocante Le Lignon, le lieu de distribution de repas « Le Phare », un Bureau social et deux paroisses.

Contact

Markus Häfliger peut organiser une interview avec le directeur Alain Meuwly.

Site web : https://armeedusalut.ch/offre/bel-esperance/

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