John retrouve son élan grâce au Coup d’Pouce de l’Armée du Salut

Avant-dernier d’une famille de six, John a grandi dans les paysages bucoliques d’un village de l’Isère, en France. Forestier de formation, il se dit très proche de la nature. Ce qui explique sans doute son profond attachement aux animaux, ses connaissances botaniques ou encore ses talents d’artiste polyvalent.

« Trop bon, trop bête »

Arrivée à la retraite, John jouissait d’un certain confort. Il vivait dans une maison avec sa compagne et recevait une rente. Mais, en l’espace d’un mois, il a soudainement tout perdu. Sa concubine, avec qui il partageait une complicité financière, l’a quitté de manière complètement inattendue, le laissant dans un flou budgétaire total. De plus, le propriétaire de son logement souhaitait reprendre son bien et l’a alors mis à la porte. Enfin, à la même période, il a été victime d’une angine de poitrine, qui fort heureusement n’a pas engendré de séquelles. Ainsi, John s’est retrouvé dans un état de précarité inédit.

Malgré sa rente AVS, John n’a pas trouvé de solution de logement durable. Grâce à son réseau, il a su se débrouiller pour trouver un abri ici et là pendant une année, occasionnellement chez un ami. Toutefois, demander de l’aide à son entourage lui était insupportable et lui semblait injuste pour eux. Ainsi, il a choisi de ne pas dévoiler sa précarité.

La bureaucratie et le doute

Ainsi, pendant six mois, il lui arrivait parfois de dormir dehors ou dans des églises, où il parvenait à s’infiltrer en douce. Et pourtant, là n’était pas le plus dur. Ce qui l’affligeait, c’était l’absence de stabilité et de débouchés. La crise matérielle s’est ainsi mutée en crise existentielle. Or, celle-ci aurait pu virer au drame. « Je pensais être arrivé à la fin d’un cycle et je n’arrivais pas à réaliser ce qui restait de moi. Je voulais en finir avec la vie », explique John. Désormais, toute aide était la bienvenue…

Un nouvel ami à l’Armée du Salut

Un jour, ses recherches l’ont mené au Coup d’Pouce de l’Armée du Salut au Locle. Là-bas, il a pu se confier au responsable, Luca Orlando. L’entente a été positive dès le départ. Luca lui a proposé un de leurs studios dans la région et l’a soutenu dans ses démarches administratives. Il l’a aussi présenté à des membres de l’Armée du Salut de La Chaux-de-Fonds, avec qui ils se sont liés d’amitié. Cela lui rendu le sourire.

Luca était à la bonne place au bon moment. Il l’a soutenu, félicité, aidé et aimé. La confiance et la sympathie qu’il continue de lui témoigner lui ont donné l’élan nécessaire pour consolider son moral en berne. Il s’est senti entendu. Régénéré, j’ai pu réexploiter mon énergie et l’orienter dans une nouvelle direction. J’ai notamment retrouvé ma fibre créatrice et me suis relancé dans quelques projets artistiques », raconte-t-il.

John a longtemps dû chercher pour trouver un lieu où poser ses affaires et faire le point sur sa vie. « Après avoir manqué de stabilité, je savoure désormais pleinement mon nouveau foyer et cette assise retrouvée. À présent, je n’ai plus peur de ce que me réserve l’avenir : j’avance tranquillement et avec confiance », conclut-il aujourd’hui.