Durée de la lecture : 4 minutes · 0 Commentaires
·partager l'article
Auteurs et autrices : Bénévoles de l’Armée du Salut Orbe
Depuis plus de 40 ans, des bénévoles de l’Armée du Salut d’Orbe répètent avec beaucoup d’efforts et de cœur des pièces de théâtre qu’ils présentent pendant la période de Noël dans différents établissements pénitentiaires de la région. Ils racontent ici ce qu’ils vivent et ce qui les motive :
« J’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. »
« Au sein de l’Armée du Salut d’Orbe, nous bénéficions d’un héritage riche d’acteurs et d’actrices et de personnes capables d’écrire des scénarios adaptés. Au cours de toutes ces années, nous avons ainsi vécu de nombreuses aventures et noué de contacts précieux. La motivation de base est toujours la même, partagées par tous les intervenants : ,J’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites‘, dit Jésus (Matthieu 25:36 et 25:40). »
C. P.
Des moments de rencontre
« Cela fait maintenant bien des années que je participe à ces rencontres en prison. Le but n’est pas de faire une ,performance‘, mais d’entrer en contact avec les détenus, de partager un peu de lumière avec eux. S’ils sont en prison, en général, ce n’est pas une erreur judiciaire, nous sommes d’accord. Mais nous ne sommes pas là pour les juger une nouvelle fois. Nous prenons ce temps pour les encourager. Ils ont besoin, tout comme nous, d’espérance. L’après-théâtre est tout aussi important pour moi que la pièce en elle-même, peut-être même plus. Nous prenons le temps d’offrir aux détenus un morceau de cake, de discuter avec eux, de rebondir sur le message de la pièce ou sur la bienveillance de Dieu. J’aime ces moments précieux de rencontre. »
A. M.
« Les visites dans les prisons durant la période de Noël permettent d’amener un peu de lumière dans l’obscurité. Grâce au thème abordé dans la pièce de théâtre, les prisonniers nous livrent souvent une partie de leur propre histoire. »
A. B.
Un regard
« Un dimanche après-midi dans une salle de sport d’une prison, alors que nous jouions la pièce, j’observais les regards. Dans le public il y avait de la curiosité, des rires, de la surprise parfois, de l’émotion aussi. Mais au milieu de tout cela, il y avait un regard d’une tristesse infinie. Après le spectacle, nous avions un peu de temps pour échanger avec les détenus. Je ressentais qu’il me fallait simplement attendre, que cet homme si triste allait de lui-même approcher. C’est ce qui s’est passé. En confiance il a commencé à parler avec moi. Au moment de nous séparer, je lui ai dit mon prénom, il m’a dit le sien et nous nous sommes serré la main. Par la suite cet homme a demandé à l’aumônier de l’Armée du Salut s’il pouvait m’écrire, car notre discussion l’avait encouragé. J’ai bien sûr accepté. Dieu nous ouvre des portes (de prison) pour permettre à des cœurs broyés d’être reconstitués, et pour que l’espérance puisse conduire à un nouveau départ. »
S.
Des temps bénis
« La préparation de la pièce de théâtre pour Noël fait partie de la ,tradition‘ de notre l’Armée du Salut d’Orbe. Et à chaque fois, c’est une nouvelle occasion de partager du temps entre les actrices et les acteurs pour préparer un projet commun pour bénir beaucoup de personnes. Le temps passé à l’avance pour répéter, faire les décors ainsi que les week-ends passés à entrer en prison, monter les décors, les déménager, attendre… Ce sont déjà des temps bénis pour nous. Mais l’heure passée avec chaque groupe de détenus pour les divertir, les encourager et partager l’Évangile valide les efforts et nous assure d’être dans le plan de Dieu. »
C. W.
Auteur invité
partager l'article
This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply.