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Ses parents ont divorcé lorsque Carine était encore enfant. Elle a cherché le « père manquant » en la personne de son premier ami, avec lequel elle a emménagé à peine son apprentissage terminé. Ses parents pensaient tous deux que tout allait trop vite. Le fait que l’ami de Carine se soit engagé dans une mauvaise voie les inquiétait encore davantage.
Lorsque Carine est tombée en enceinte sans le vouloir, ils n’ont vu qu’une seule issue pour elle : l’avortement. La jeune femme de 20 ans s’est inclinée devant la volonté de ses parents. Ce qui a suivi a été le chapitre le plus sombre de sa vie.
La culpabilité écrasante d’avoir tué son propre enfant poursuivait Carine. Rien ne pouvait combler le vide infini qui remplissait son cœur, jusqu’au jour où elle est tombée sur les drogues de son ami déposées sur la table du salon. Pour un court instant, celles-ci lui ont procuré un sentiment de chaleur et de protection.
Dès lors, rien ne préoccupait plus Carine que sa propre personne et sa détresse. Elle se sépara de son ami, perdit son emploi et vécut partiellement dans la rue.
Lorsqu’elle vit comme d’autres femmes vendaient leur corps pour se procurer de la drogue, Carine réalisa qu’elle ne pouvait plus continuer ainsi.
Carine fit une cure de désintoxication et se rendit dans un foyer stationnaire. Durant cette période, elle fit la connaissance de Thomas*, son mari actuel. Carine tomba à nouveau enceinte et eut une petite fille. Comme elle avait enfin la famille si longtemps désirée, Carine voulait tout faire correctement cette fois-ci.
Pourtant, elle n’était pas encore assez forte. Carine succomba à la prochaine dépendance : l’alcool, car le souvenir de son premier enfant la rattrapait sans cesse. Souvent, Carine restait prostrée devant son téléviseur et ne s’occupait pas de sa fille, Sophie*. Lorsque celle-ci criait, elle ne parvenait pas à la consoler. Les années d’addiction avaient transformé son être et l’avaient endurcie émotionnellement. Heureusement que Thomas était là.
En tant que père, Thomas prenait soin de Sophie de manière attentionnée et soutenait toujours Carine, constituant le pilier de la petite famille. Voulant enfin répondre à cet amour, Carine commença une psychothérapie. Elle apprit à se pardonner et à accepter ses sentiments maternels. Sa thérapeute lui parla de l’Armée du Salut et lui expliqua qu’elle pouvait y trouver de l’aide et un accompagnement.
En décembre dernier, Carine a débuté une nouvelle thérapie pour sortir de la dépendance. Durant cette période, elle s’est sentie fortement portée par sa foi en Dieu retrouvée. À Noël, elle a pris la résolution d’être, dès à présent, toujours là pour sa famille.
Aujourd’hui, nous continuons d’accompagner Carine et de la conseiller. Elle est désormais vraiment présente et elle se réjouit de sa vie.
Judith Nünlist
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