La descente aux enfers …
« J’ai passé toute ma vie à Genève. Malgré des difficultés scolaires, j’ai pu faire un apprentissage de plombier. C’était un métier que j’aimais beaucoup. J’ai également gradé à l’armée. Ma compagne et moi voulions nous marier, elle voulait fonder une famille. Mais à l’annonce du diagnostic de ma maladie, mon monde s’est écroulé. Étant donné que cette maladie était héréditaire, je ne pouvais plus projeter de devenir père. J’ai dit en pleurant à celle que j’aimais de fonder un foyer avec un autre homme, puisque son désir d’enfanter était si grand. »
… suivie d’une vie intense.
« Il a bien fallu que je me fasse à l’idée que ma maladie allait s’aggraver. Je voulais donc vivre le plus d’évènements possibles tant que j’en avais l’occasion. J’ai travaillé dans le social et c’est ainsi que j’ai vécu l’une des plus belles expériences de ma vie en me rendant aux Philippines. Mon travail avec les enfants des rues m’a rempli d’un courage nouveau, même si ce n’était qu’une toute petite goutte d’eau dans l’océan. Mais je n’ai pas eu de chance : lors d’une excursion, un bambou m’a blessé à l’aine et la blessure s’est tellement infectée qu’il a fallu me rapatrier. »
Mon état s’empire…
« Soudain, ma maladie a tellement évolué rapidement que j’obtins une rente AI. Mais n’allez pas croire pour autant que je n’avais plus de soucis, bien au contraire!
Je paraissais encore jeune et je n’avais de loin pas l’âge pour intégrer un établissement médico-social. Bien que ma maladie ait été si grave, elle ne justifiait pas non plus une hospitalisation, c’est là qu’a commencé mon exclusion. Je souffrais d’une anxiété terrible, car aucun établissement ordinaire ne voulait m’accueillir. »
… jusqu’au jour où…
« Tout a changé quand j’ai appris à mieux connaître l’Armée du Salut: j’y ai été accueilli à bras ouverts. À l’époque, l’image que j’avais de l’Armée du Salut, c’était les traditionnelles marmites vers Noël avec des personnes en uniforme bleu qui chantent des cantiques de Noël et jouent de la fanfare.
Jamais je n’aurais pensé que cette image-là cache une organisation si efficace et surtout si humaine pour soutenir les gens dans leur détresse. J’avais enfin tapé à la bonne porte et j’avais à nouveau un toit au-dessus la tête. Mais cela ne s’arrêtait pas là: j’avais trouvé une occupation très gratifiante dans l’atelier du Centre espoir
à Genève.
C’était une lueur d’espoir, mais mon état continuait de se détériorer. Un jour, il ne m’a plus été possible de me rendre à l’Atelier. Grâce au fait que l’Armée du Salut dispose d’une large structure d’accueil, j’ai trouvé un nouveau foyer à la Résidence Amitié. En fait, j’étais encore trop jeune pour entrer en maison de retraite, mais j’ai été accueilli chaleureusement.
Ainsi, je puis affirmer sans exagérer que l’Armée du Salut m’a littéralement sauvé de ma détresse. Ici, on m’apprécie tel que je suis et je me sens aimé et protégé. N’est-ce pas ce qui importe le plus ? »
* Nous avons utilisé un nom fictif et la photo d’une autre personne afin de protéger la vie privée de la personne concernée.