Márcio Dias trainiert in seiner Freizeit das Boxen.

Comment entretiens-tu ton réflexe d’aider ?

J’entretiens mon réflexe d’aider grâce aux jours de congé, aux rencontres avec ma famille et mes amis, à une alimentation saine, à des discussions de qualité, à la musique et à la boxe. La boxe, c’est bien plus qu’un sport. C’est une attitude que l’on retrouve dans la vie aussi et qui allie persévérance, rigueur et continuité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous rencontrons aujourd’hui à Pratteln, au club de boxe Arnold Boxfit, qui appartient à Arnold Gjergjaj, surnommé « Le Cobra ». C’est un peu ma deuxième maison. Pour pouvoir aider les autres, je dois aller bien moi-même.

Que penses-tu du message « Faire du bien, ça fait du bien » ?

Je suis d’accord avec ce message. J’ai moi-même vécu une grave crise. On m’a diagnostiqué une dépression. Le fait de pouvoir m’engager au service des autres m’a beaucoup aidé. Durant deux heures, j’oubliais mes propres problèmes pour me concentrer sur d’autres personnes. Cet engagement m’a beaucoup aidé à remonter la pente, et tout le monde a pu en profiter.

Que faisais-tu pendant ces deux heures ?

L’Armée du Salut à la Frobenstrasse, à Bâle, propose chaque matin un rendez-vous pour les personnes qui traversent un moment difficile de leur vie. Chaque jour, durant deux heures, j’ai pu m’engager comme bénévole et entrer en contact avec les participants. Ces échanges m’ont aidé.

De quel genre de personnes s’agissait-il ?

Il s’agissait principalement de sans-abri. Rien que le fait d’avoir un endroit où se protéger du monde extérieur, boire tranquillement un café, manger quelque chose, prendre une douche, laver ses vêtements, discuter et regarder un peu la télévision, c’est précieux. Quand on n’a rien, ce sont précisément ces petites choses qui peuvent produire de grands effets.

Márcio Dias, Officier de l’Armée du Salut, à Bâle

Márcio Dias (42 ans) fait partie, avec son épouse Marília (40 ans), de l'équipe de direction de la paroisse de l’Armée du Salut de la Erasmusplatz, à Bâle. Il s’occupe du travail parmi les enfants et les jeunes, du travail communautaire et des tâches d’accompagnement spirituel. Dans ses activités, il apprécie avant tout le contact avec les êtres humains et le fait de cheminer à leurs côtés.

Et comment as-tu remarqué que cela te faisait du bien de faire du bien autour de toi ?

Ma dépression m’a fortement limité et m’a vraiment emprisonné. Entrer en contact avec des personnes qui rencontraient également des difficultés m’a permis de me rendre compte que ce n’était alors plus mes problèmes qui étaient au centre de tout, mais les échanges avec mes semblables et la joie que cela me procurait. Jour après jour, j’allais mieux et je me sentais de plus en plus soulagé. Et un beau jour, ma dépression avait disparu.

Helfer-Tipp
Helfer-Tipp

Toujours rester positif. On ne connaît jamais l’impact d’un sourire. Mais ce qui est presque sûr, c’est qu’un visage fermé n’est d’aucun secours.

Conseil #1 de Márcio

Pourquoi devrait-on s’engager en faveur de personnes que l’on ne connaît pas ?

Si chacun se contentait de se regarder le nombril, on n’aurait à terme plus aucun contact, et notre société se déliterait. Je pense que nous sommes tous liés les uns aux autres. Nous avons la même origine, nous descendons tous de Dieu. En ce sens, nous sommes tous liés, même si nous ne nous en rendons pas toujours compte. Quand je rencontre une personne que je ne connais pas, je rencontre en fait une partie de moi-même, même si cette personne évolue dans un contexte différent et a sa propre façon d’être. Je suis convaincu que nous venons tous de la même source, et c’est ce qui me fait dire qu’au fond, personne n’est un inconnu.

Raconte-nous une expérience marquante où tu as reçu toi-même de l’aide.

Pendant de nombreuses années, j’ai prétendu que j’avais ma vie en main. Je vivais en autosuffisance, je disposais de tout ce dont j’avais besoin. Puis j’ai plongé dans une crise profonde. J’ai d’abord perdu mon travail. Soudain, je me suis retrouvé sans moyens pour des choses élémentaires. Il ne s’agissait pas de luxe, mais de payer des choses de base comme les repas, le loyer ou encore l’assurance‑maladie. J’ai alors reçu de l’aide à l’Église que je fréquentais.

Quels sentiments avez-vous ressentis à l’égard de ces personnes ?

Quand ces deux personnes sont venues vers nous, nous étions submergés par l’émotion. Notre façon d’être était empreinte d’un manque d’assurance, alors nous étions d’abord un peu perdus et ne savions pas comment réagir. Comment cela se faisait-il que quelqu’un se soucie de nous ? Mais nous étions infiniment reconnaissants. Pas méfiants, mais tout simplement reconnaissants que ces personnes se soient souciées de nous et nous aient offert leur soutien.

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Être reconnaissant ! Une attitude reconnaissante a des répercussions sur la vie entière. Il est essentiel de savoir être reconnaissant pour ce qu’on a ou qu’on n’a pas, pour le fait d’aller bien.

Conseil #2 de Márcio

Tes trois conseils pour faire le bien autour de soi de manière très simple ?

Mon premier conseil pour aider les autres, c’est de toujours rester positif. De manière générale, on ne connaît jamais l’impact d’un sourire. Mais on peut être presque sûr qu’un visage fermé n’est d’aucun secours. Mon deuxième conseil, c’est d’être reconnaissant. Une telle attitude conditionne notre vie. Il est essentiel de savoir être reconnaissant pour ce qu’on a ou qu’on n’a pas, pour le fait d’aller bien. Mon troisième conseil, c’est de s’intéresser aux autres, de leur demander qui ils sont et ce dont ils ont besoin.

Aujourd’hui, tu en as fait ton métier.

Mon métier consiste aujourd’hui à aider les gens. Et c’est un privilège. J’ai la chance de pouvoir travailler pour l’Armée du Salut et consacrer toute mon énergie à aider mon prochain. Il s’agit vraiment d’un cadeau !

Qu’est-ce qui te fascine dans ton travail pour l’Armée du Salut ?

Ce qui me fascine, c’est que l’Armée du Salut n’est pas centrée sur elle-même, mais se consacre aux autres en mettant au centre la détresse humaine. C’est ainsi que je l’ai toujours connue. Et nous mettons tout en œuvre pour soulager cette détresse.

Que signifie pour toi la période de Noël ?

Noël a toujours été un moment très difficile pour moi. Mon père prenait l’excuse des Fêtes pour boire encore plus d’alcool. Cela m’a beaucoup pesé de ne pas pouvoir fêter Noël, année après année. Plus tard, je me suis rendu compte que j’avais en fait manqué quelque chose de beau. Pour moi, Noël est l’occasion de penser à Dieu. Je remarque aussi que les gens sont plus sensibles à la détresse de leurs semblables pendant cette période. C’est un moment que l’on passe en famille, mais que l’on consacre aussi à ceux qui n’ont pas de famille. C’est pourquoi j’ai aujourd’hui plaisir à fêter Noël.

 

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S’intéresser aux autres. Leur demander qui ils sont et ce dont ils ont besoin. Une fois, j’étais à la gare, et quelqu’un est venu à ma rencontre et m’a donné la main. Il m’a dit de manière très directe : Dieu t’aime. Il ne savait pas du tout que je travaillais à l’Armée du Salut, il était convaincu que j’étais un sans-abri. Si tu veux vraiment aider une personne, alors demande-lui ce dont elle a besoin.

Conseil #3 de Márcio

Pourquoi la période de l’Avent est-elle si importante pour l’engagement de l’Armée du Salut ?

Cette période est essentielle pour le travail de l’Armée du Salut, car elle nous permet d’entrer publiquement en contact avec les gens, qui sortent alors de chez eux et vont dans les magasins. C’est l’occasion pour nous de leur rappeler que d’autres personnes vivent peut-être des moments difficiles. Je crois aussi que la population est généralement très sensible à la détresse humaine pendant la période de l’Avent.

Comment faut-il s’y prendre si l’on souhaite s’engager davantage en faveur des personnes qui rencontrent des difficultés ? Comment débuter ?

Si l’on souhaite aider les autres, il n’y a pas besoin de suivre un entraînement spécial pour cela. Il suffit d’être attentif aux autres, d’observer les gens autour de soi et d’essayer de comprendre leurs besoins. Si l’on se sent dépassé ou que l’on ne sait pas vraiment comment s’y prendre, une visite à l’Armée du Salut permettra de trouver du soutien.
On peut aussi tout simplement offrir un sourire à son prochain. Pas besoin de camp d’entraînement pour cela : il suffit d’adopter une attitude positive.

 

 

 

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