Sylvette Huguenin parle de la vie et de la foi.

Gino Brenni 26. janvier 2023 · Durée de la lecture: 5 minutes · 0 Commentaires

partager l'article

Sylvette Huguenin est la Cheffe Divisionnaire de l'Armée du Salut en Suisse Romande.

Dans cette interview, je pose à Sylvette Huguenin des questions sur la foi qui me tenaient personnellement à cœur. Il y a certainement d'innombrables autres questions q'on pourrait poser à une femme ayant une formation théologique comme Sylvette. N'hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires ci-dessous !

De ton point de vue, qu’est-ce qui caractérise une vie accomplie ?
Sylvette Huguenin: C’est une vie qui a du sens. C’est lorsque nous pouvons regarder avec sérénité tant notre passé que notre avenir. Même s’il y a eu et s’il y aura encore des moments difficiles. C’est se sentir le mieux possible avec qui on est et garder l’espérance.

Quel est le sens de la vie ?
Avoir une espérance pour le présent et pour l’avenir. Une espérance qui dépasse ma condition humaine

Pourquoi les gens cherchent-ils un sens à leur vie ?
Parce qu’ils ont été créés par un Dieu qui cherche à être en relation avec ses créatures. Il a mis dans le cœur des êtres humains la pensée de l’éternité.

L’être humain est-il bon ou mauvais de nature ?
Les deux à la fois ! Quand Dieu a créé les êtres humains, Il a dit que cela était très bon. Malheureusement, par la désobéissance, ils ont voulu connaître le bien et le mal, s’élever à la hauteur de Dieu et tout s’est compliqué.
Le mal est entré dans le cœur de l’être humain et l’a corrompu.

Peut-on mener une vie de bonté sans croire en Dieu ?
Oui, il y a des personnes extraordinaires qui ne croient pas en Dieu. Parce que je crois que Dieu est présent dans le cœur de chaque être humain et qu’Il fait de belles choses, Il aime les gens par-dessus tout ! Les croyances ou les spiritualités peuvent amener les gens à faire de belles choses.

Te souviens-tu d’événements dans ta vie lors desquels la foi en Jésus t’a aidé à surmonter des difficultés ?
Oui, beaucoup, mais en particulier lorsque j’ai perdu mon papa à l’âge de 12 ans et mon mari alors qu’il avait 36 ans et que je me suis retrouvée seule avec 4 enfants en bas âge. Je ne sais même pas comment j’aurais traversé ces épreuves sans la foi en un Dieu fidèle, qui m’aime, m’accompagne et prend soin de moi et de ceux qui me sont chers.

Pour beaucoup de personnes, la science a remplacé Dieu. Qu’en penses-tu ?
La science n’explique pas tout. Souvent, nous essayons de remplacer Dieu par la science, mais je suis con-vaincue que la science peut nous conduire à Dieu, plusieurs en ont fait l’expérience. La science peut nous montrer l’extraordinaire grandeur de Dieu. Il faut des scientifiques humbles qui accep-tent de voir les limites et des chrétiens qui soient aussi des scientifiques. Le point commun entre la science et la foi, c’est la finitude humaine.

Peux-tu nous expliquer la puissance de la prière ? Comment la prière fonctionne-t-elle pour toi ?
Je ne peux pas l’expliquer, mais je peux la vivre. Je réalise que la prière commence bien souvent par me changer moi-même. Mon rapport à l’autre, et aux situations. D’une part, elle m’aide souvent à lâcher prise, à être plus proche de Dieu, à m’apaiser. D’autre part, elle augmente ma foi et mon amour pour Dieu, pour Jé-sus. Et c’est un cercle vertueux : plus je prie, plus cela m’encourage, plus cela me donne envie de prier.

Pourquoi Dieu s’intéresse-t-il à nos souhaits d’hommes insignifiants ?
Parce que c’est un Père extraordinaire qui aime ses enfants au-delà de ce que nous arrivons à imaginer avec nos représentations humaines.

Celui qui croit en Dieu sait aussi que le diable existe. Quelle influence a-t-il encore sur nous ? Sur les croyants ?
Il me semble qu’en regardant le monde, nous voyons la misère, la méchanceté, l’égoïsme et la mort. Cela est l’œuvre du diable. Mais il est aussi souvent plus discret et essaie de détourner les humains de Dieu, en insufflant le mensonge :« Dieu a-t-il réellement dit cela ? » . Le plus souvent, c’est par le doute et le décou-ragement. Mais aussi par des blessures du passé non guéries ou par la séduction : se passer de Dieu, croire qu’on peut se suffire à soi-même !

Chacune des religions du monde prétend détenir la vérité divine ou spirituelle. Pourquoi les chrétiens auraient-ils raison et pas les membres des autres communautés religieuses ?
Ce qui me touche le plus, c’est que l’Évangile, contrairement aux textes des autres religions, nous propose un chemin de grâce et non de mérite, le salut par la mort de Jésus et non par nos efforts. Gratuitement.

As-tu aussi lu le Coran, les enseignements de Bouddha ou la Bhagavad-Gita ?
Non, j’aimerais déjà avoir beaucoup plus de temps pour approfondir ma lecture et ma compréhension de la Bible et de son message.

Dans quelle mesure t’es-tu intéressée aux autres grands enseignements de la foi ?
Très peu, mais récemment j’ai eu l’occasion de suivre une formation à l’Université de Lausanne dans le cadre de laquelle plusieurs religions étaient présentées. Nous avons aussi eu l’occasion de nous rencontrer et de travailler ensemble. Je souhaite plutôt m’intéresser aux personnes que je rencontre et qui ont une autre foi que la mienne plutôt qu’à d’autres enseignements de foi.