Quand Cynthia était à la rue

Irene Gerber 5. octobre 2022 · Durée de la lecture : 3 minutes · 0 Commentaires

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« Je craignais que quelque chose m’arrive. » Cynthia a vécu deux semaines dans la rue, avant d’entendre parler de l’offre de logement accompagné de l’Armée du Salut.

Il y a un peu plus d’un an, Cynthia vivait dans une colocation accompagnée. « Mais cela ne fonctionnait pas, je n’arrivais pas à progresser. J’avais plusieurs petits boulots, mais rien n’allait vraiment. Finalement, j’ai dû quitter la colocation rapidement et choisir entre deux possibilités : soit j’allais dans un foyer pour sans-abri, soit je me retrouvais à la rue », explique-t-elle. Étant donné qu’elle n’avait aucune envie d’être hébergée dans un foyer pour sans-abri, elle a opté pour la rue.

La vie précaire de la rue

« Cette expérience a été très pesante pour moi. Je me sentais vraiment humiliée et désemparée. En même temps, je refoulais cette situation et menais tout simplement ma vie. Tout m’était égal », raconte Cynthia à propos de cette période. « La plupart du temps, je dormais le jour, à la gare, dans les abris sur les quais. La nuit, je restais éveillée, car c’était trop dangereux. Je ne pouvais pas prendre de douche, mais j’allais de temps en temps me laver aux toilettes de la gare. Pour manger, je demandais de l’argent aux passants et leur racontais ma situation. C’était embarrassant, je me gênais, mais j’étais reconnaissante pour tout ce que je recevais, par exemple un croissant ou une pomme. »

C’est surtout les nuits qui étaient difficiles et semblaient interminables pour Cynthia. La jeune femme errait en ville et de nombreuses pensées lui traversaient l’esprit. Elle se souvient qu’elle avait souvent peur : « Je craignais que quelque chose m’arrive, que quelqu’un me touche ou qu’on me prenne quelque chose, même si je n’avais presque rien. »

Un environnement sûr

Après deux semaines passées dans la rue, Cynthia a été approchée à la gare par une dame âgée, qui a remarqué son air pâle et lui a demandé si tout allait bien. Elles ont alors commencé à discuter, puis la dame a donné à Cynthia un numéro de téléphone. C’est ainsi que la jeune femme est entrée en contact avec l’offre de logement accompagné de l’Armée du Salut d’Amriswil. Il y avait justement une place de libre, et Cynthia a donc pu emménager dans un joli petit appartement sous les combles d’un immeuble d’habitation, loin des dangers de la rue, dans la sécurité et le confort de son propre logement. Dans le cadre de l’offre de logement accompagné, elle reçoit de l’aide là où c’est nécessaire et souhaité.

Cynthia raconte en vidéo son enfance compliquée et comment elle a fini par se retrouver à la rue, mais aussi comment elle a trouvé de l’aide auprès de l’Armée du Salut et ce que lui apporte son chez-soi.

Accompagnement sur le chemin de l’indépendance

« Depuis lors, beaucoup de choses ont changé », dit Cynthia avec enthousiasme, en repensant à l’année dernière. « Je me sens bien, je suis motivée et j’ai des objectifs. Je sais où je suis et où je veux aller. Cet été, j’ai commencé une formation de menuisière, qui me procure énormément de joie. »

Au début, la jeune femme a eu quelques difficultés à s’adapter à la vie structurée du logement accompagné. « Ce qui m’a motivée à persévérer, c’est à coup sûr l’aide que j’ai reçue dès le début. » Les relations interpersonnelles aussi sont très importantes pour Cynthia. Sa référente à l’Armée du Salut lui a montré et transmis des valeurs qu’elle n’avait encore jamais vécues auparavant. Cela a bouleversé sa manière de penser, surtout les premiers mois. Le fait de voir que quelqu’un croyait en elle et reconnaissait son potentiel lui a donné beaucoup de sécurité et de confiance en elle.

Recevoir de l’aide et la redistribuer

Cynthia est reconnaissante du fond du cœur aux personnes qui l’ont aidée dans cette période difficile de sa vie et qui lui ont donné une nouvelle chance. Elle parle très ouvertement de son histoire et souhaite par là encourager d’autres personnes à accepter de l’aide et à croire en elles. Du fait de sa propre expérience, elle sait bien qu’on peut perdre pied à tout moment et se retrouver soudain face au néant.

Étant donné que Cynthia a elle-même vécu dans la rue durant quelque temps, elle est sensible à la détresse de ses semblables. « Je considère chaque personne avec bonté et lui offre un sourire. Souvent, je vais vers les gens dans le besoin et leur donne par exemple le sandwich que j’ai justement sur moi. Nous sommes tous des êtres humains, et je suis convaincue que nous ne devrions jamais faire preuve de condescendance. Il y a toujours une raison à la détresse des gens. Nous avons tous la même valeur et sommes tous dignes d’être aimés. »

Campagne de l'Armée du Salut

Une situation de logement précaire et peu sûre peut mener au sans-abrisme. En Suisse, quelque 8000 personnes luttent pour ne pas perdre leur chez-soi. C’est la raison pour laquelle l’Armée du Salut a lancé au début de l’été 2022 une campagne sur ce thème. Consultez notre site de campagne pour en apprendre davantage.

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Irene Gerber 5. octobre 2022

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