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Stacy (28 ans) raconte elle-même comment elle a pu surmonter sa dépendance à l’alcool et quel rôle le soutien de l’Armée du Salut a joué dans son retour à une vie autodéterminée :
« Le premier coup dur, ça a été lorsque mes parents se sont séparés. J’avais quatre ans et je voulais secrètement que cette situation change, mais en vain. Puis on a diagnostiqué un cancer du sein à ma mère. Peu de temps après, la mère d’un de mes camarades de classe est décédée précisément de cette maladie. J’ai pensé que ma mère allait mourir aussi. Cela me tourmentait.
Petite fille, grands soucis
Lorsque j’ai eu dix ans, ma mère a rencontré un autre homme. Il avait quatre enfants de son côté, dont trois étaient déjà adultes. J’étais la plus jeune et j’adorais être entourée de tous mes frères et sœurs. Je suis encore très proche de ma demi-sœur la plus jeune.
Un an plus tard, l’ex-petit ami de l’une de mes sœurs s’est suicidé. Je le considérais comme un grand frère et, du haut de mes onze ans, je ne comprenais pas son geste. J’ai gardé pour moi ma tristesse, mes soucis et mes peurs, car je voulais être là pour ma sœur. À chaque occasion, j’essayais de la faire rire. Je n’ai pu digérer ma propre tristesse que cinq ans plus tard, en écrivant à cet homme une lettre que j’ai déposée sur sa tombe.
Recours à l'alcool
Nous avions toujours de l’alcool à la maison. Ma famille aime faire la fête. Nous sommes des bons vivants et l’alcool faisait partie de notre vie. J’étais en pleine puberté lorsque j’ai touché la première fois à l’alcool et, après quelque temps, je buvais déjà régulièrement. C’était une fuite, pour ne pas devoir penser à mes problèmes, comme un sparadrap qui masquait ma douleur pour un moment.
Après ma scolarité, j’ai commencé un apprentissage que j’ai dû interrompre à cause de ma consommation d’alcool. J’ai eu un petit ami et, pour la première fois depuis des années, je n’ai pas bu d’alcool pendant huit mois. J’ai commencé une nouvelle formation. Mais mon ami est mort d’une overdose. J’étais anéantie, j’ai recommencé à boire et j’ai perdu ma place d’apprentissage. Je suis retournée vivre chez ma mère afin d’oublier un peu ma douleur.
Abstinence et nouvel espoir
Un an plus tard, j’ai eu une nouvelle relation. Nous sommes restés quatre ans ensemble, mais c’était une relation toxique avec beaucoup d’alcool qui a mené à des violences domestiques. J’ai fait plusieurs cures de désintoxication dans une clinique psychiatrique, mais j’ai chaque fois rechuté. Mon corps réagissait à ma forte consommation d’alcool.
Je suis donc allée dans une institution contre l’alcoolisme autrefois gérée par l’Armée du Salut. J’y suis restée neuf mois et j’ai pu surmonter ma dépendance à l’alcool. J’ai retrouvé espoir et je suis abstinente depuis plus de deux ans maintenant. Mon curateur m’a mise en contact avec le « Coup d’Pouce » de l’Armée du Salut. J’ai obtenu un logement de l’Armée du Salut, où je vis aujourd’hui encore. Grâce aux services sociaux, j’ai aussi pu m’insérer professionnellement à l’EMS « Le Foyer » de l’Armée du Salut à Neuchâtel. À l’époque, je devais encore prendre des médicaments pour le sevrage de l’alcool et je n’étais pas toujours fiable, je n’étais pas ponctuelle ou j’oubliais mes rendez-vous. Une accompagnante du « Coup d’Pouce » m’a aidée à structurer mes journées et à accomplir mon travail en EMS.
Réorientation
Actuellement, je travaille de nuit, le week-end, dans un call center pour une entreprise de taxis. Je souhaiterais augmenter mon taux d’activité à 30 %. Ce n’est pas le métier de mes rêves, mais c’est un bon travail que je peux effectuer à la maison. Un soulagement et une chance pour l’avenir. Je serai aussi soutenue par un spécialiste en orientation professionnelle. J’aimerais bien, si possible, travailler avec des personnes ou des animaux.
« L’Armée du Salut m’aide à retrouver un peu de stabilité dans ma vie. »
Il y a six mois, j’ai adopté une chienne de trois ans et, depuis ce moment-là, je m’en occupe. Le fait de devoir assumer la responsabilité d’un être vivant me fait du bien et c’est la meilleure chose qui ait pu m’arriver. La gaieté du chien est tellement communicative et enrichit mon quotidien ! Je ne sais cependant pas si je suis prête, émotionnellement, à me confronter à la souffrance des autres dans un cadre professionnel. Cela complique les choses. Aujourd’hui, je vais bien, et je suis très reconnaissante pour l’aide reçue. »
Logement et accompagnement
En Suisse romande et en Suisse alémanique, l’Armée du Salut propose à court, moyen ou long terme un chez-soi dans un environnement sûr à des personnes en situation de vie précaire. L’objectif est d’offrir à celles et ceux qui sont dans le besoin un lieu viable, où ils puissent retrouver stabilité et sérénité.
Betreutes Wohnen & Wohnbegleitung
Des experts bienveillants accompagnent, encadrent et conseillent ces personnes pour les étapes à venir.
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