Le Foyer de passage de Bienne : 30 années au service de l’humanité

Depuis 1995, le Foyer de passage de Bienne propose plus qu’un toit : c’est un refuge pour les personnes se trouvant dans des situations de vie difficiles et à la recherche de stabilité.

Judith Nünlist 9. décembre 2025 · Durée de la lecture : 4 minutes · 0 Commentaires

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L’accueil chaleureux montre aux nouveaux arrivants qu’ils sont les bienvenus.

Le Foyer de passage a été fondé le 1er février 1995 sous le nom de « Haus am Quai », dans le but d’apporter un soutien simple et digne aux personnes rencontrant de graves difficultés à se loger. En 2012, le Foyer de passage a déménagé à son emplacement actuel et constitue aujourd’hui un maillon essentiel de l’aide aux personnes sans abri dans la région de Bienne.

Au fil du temps

Au cours des trente dernières années, le Foyer de passage et son équipe ont traversé de nombreuses épreuves : des moments agréables, touchants, éprouvants, mais aussi tristes. « Je pourrais écrire un livre sur les expériences vécues au Foyer de passage. Chaque semaine, il se passe quelque chose d’extraordinaire. Ce sont souvent les expériences les plus éprouvantes qui restent en mémoire », affirme Markus Wäfler, directeur du Foyer de passage.

Le Foyer de passage de Bienne

Le Foyer de passage de Bienne propose aux femmes et aux hommes qui ont besoin d’un logement un hébergement provisoire pour une durée maximale de neuf mois. L’établissement dispose de 25 places au total. Les 23 chambres simples et la chambre double sont aménagées de manière fonctionnelle, avec un lavabo, pour les hommes et les femmes à partir de 18 ans. Les douches et les toilettes sont à l’étage. L’offre d’hébergement s’adresse aux personnes n’ayant ni logement ni abri. L’établissement n’est pas équipé pour accueillir des personnes nécessitant des soins spéciaux. Outre l’hébergement et les repas, les résidentes et résidents bénéficient également de consultations sociales et de soutien pour réorganiser leur situation de vie.

Membre de l’équipe depuis l’ouverture du Foyer, il le dirige maintenant depuis plusieurs années. De par son expérience, son engagement et son dévouement à la tâche, il est un pilier de l’institution.

Cela lui a permis de vivre de nombreux changements amenés par l’évolution du temps. « Lorsque nous avons débuté, il y avait beaucoup d’agitation dans la maison. C’était certainement en partie dû à la durée de séjour plus courte, de maximum trois mois à l’époque. Par ailleurs, l’emplacement initial était situé au centre de Bienne, ce qui fait que nous étions pratiquement dans la rue. Nous étions jadis régulièrement témoins d’altercations très bruyantes », se rappelle Markus.

Aujourd’hui, la clientèle est nettement plus disciplinée au Foyer de passage. Le déménagement dans un quartier périphérique de Bienne plus tranquille, tout comme la durée de séjour aujourd’hui plus longue (désormais maximum neuf mois) ont grandement contribué à améliorer la situation.

Évolution des besoins

La clientèle du Foyer a nettement évolué au cours des 30 dernières années. À une certaine époque, de nombreux résidentes et résidents étaient dépendants de l’héroïne et il n’était pas rare que, pendant le repas, ils se retrouvent le visage dans leur assiette. Puis a suivi une phase de dépendance à la cocaïne, qui a contribué à créer une ambiance agressive.

Certes, la santé physique des résidentes et résidents est dans l’ensemble plus stable qu’autrefois. Par contre, le nombre et la gravité des maladies et des troubles psychiques ont augmenté. « Actuellement, j’observe de nombreuses personnes souffrant de déficiences psychiques qui peuvent par exemple se traduire en comportements psychotiques. Ces personnes ont alors besoin d’un soutien médical professionnel, que nous ne sommes pas en mesure de proposer au Foyer de passage, même si nous accueillons de nombreuses personnes qui peuvent bien s’intégrer grâce à une médication », explique Markus.

De nombreuses résidentes et de nombreux résidents viennent d’établissements pénitentiaires, de thérapies stationnaires ou reviennent de séjours à l’étranger qui ont échoué. Ils ont besoin de temps, de stabilité et d’accompagnement professionnel pour reprendre pied, et c’est exactement ce que leur propose le Foyer de passage.

Un chez-soi transitoire

L’établissement dispose de 25 places et s’adresse à des personnes adultes ayant besoin de soins et d’un logement temporaire. Les résidentes et résidents peuvent se remettre des épreuves passées dans un cadre protégé et accompagné et reprendre espoir.

Depuis 30 ans, Markus Wäfler prête une oreille attentive aux demandes des résidentes et résidents.

La terrasse spacieuse du Foyer de passage est un lieu de rencontre apprécié.

Un coin cuisine pour les pique-niques et les collations.

Un endroit pour se réfugier et se retirer : aperçu d’une chambre individuelle.

Outre l’hébergement, un buffet petit-déjeuner et un souper chaud, l’institution propose de l’aide pour la recherche de solutions durables, par exemple lors de la recherche de logement. Elle redirige par ailleurs les clientes et clients vers les services médicaux, administratifs et sociaux ainsi que vers d’autres institutions d’aide.

Les résidentes et résidents peuvent réorganiser durablement leur situation de vie et de logement ainsi qu’envisager de nouvelles perspectives.

Reprendre espoir grâce à l’humanité

De nombreux récits de vie ont été réécrits au cours des dernières décennies au Foyer de passage. Des personnes, arrivées sans confiance et sans force, ont quitté l’institution remplies d’espoir et avec du courage renouvelé.

Une histoire a particulièrement marqué Markus : « Nous avions accueilli une femme qui, après un coup du destin (son mari était décédé suite à un infarctus juste au début de leur retraite), avait perdu pied et était tombée dans une profonde dépression. Cette femme était arrivée chez nous en mauvaise santé physique et psychique après être passée par le Service social de la ville de Bienne. Petit à petit, nous avons remis de l’ordre dans sa vie et nous avons finalement pu lui trouver un appartement pour séniors. »

Même si, au cours des 30 dernières années, beaucoup de choses ont changé au Foyer de passage, l’humanité et la manière digne de traiter les résidentes et résidents sont restées.

Judith Nünlist 9. décembre 2025

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