La solitude rend malade

Le surpoids est mesurable au moyen d’une balance, mais ce n’est pas le cas de la solitude. Et pourtant, elle pèse très lourd. La maladie, qui touche toutes les sociétés occidentales, se propage rapidement, à travers toutes les catégories d’âge et toutes les couches sociales. C’est ainsi que plus du tiers de la population suisse admet se sentir « parfois » à « très souvent » seule. L’étude d’Oliver Hämmig, de l’Institut d’épidémiologie, de biostatistique et de prévention de l’Université de Zurich, montre qu’il y a une corrélation étroite entre l’isolement social et les maladies des muscles et du squelette, la dépression, le mauvais état de santé et les comportements néfastes. Font partie de ces derniers : le manque d’exercice, une mauvaise alimentation et la prise abusive de médicaments psychotropes.
« Une répercussion typique est le manque d’exercice. Liée à cela, une consommation plus importante de médias électroniques comme la télévision, Internet, etc. Cela a des conséquences sur la santé », explique Oliver Hämmig dans son interview avec l’Armée du Salut. Dans son étude de 2016, il a par ailleurs constaté que les personnes très isolées socialement souffraient trois fois plus souvent de fortes douleurs du dos, de la nuque et des épaules que les personnes bien intégrées socialement. Le risque de troubles importants du sommeil était quatre fois plus élevé chez ces personnes, et le risque de dépression moyenne à forte était même huit fois plus élevé. Le nombre de consultations médicales ambulatoires passe du simple au double.