Être l’ami de ceux qui n’en ont pas

Martin Gossauer 29. juin 2023 · Durée de lecture : 3 minutes · 0 Commentaires

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Le Service des prisons de l’Armée du Salut est probablement l’un des domaines d’activité le moins connu de notre organisation. Peut-être est-ce parce que cette activité se déroule en grande partie à huis clos. Une équipe de 12 collaboratrices et collaborateurs rend régulièrement visite à des personnes incarcérées dans une trentaine d’établissements pénitentiaires (il y en a environ 90 en Suisse). Il s’agit avant tout d’écouter l’autre et de répondre à ses besoins, en d’autres termes d’être un ami pour toute personne incarcérée se retrouvant séparée de sa famille et de ses amis et devant vivre dans un cercle social restreint. Nous lui disons, indépendamment de ses actes, de son origine et de son identité, le oui de Dieu en tant qu’être humain aimé et accepté par le Seigneur.

Nos activités : Trois exemples touchants

Les besoins et les demandes des personnes en quête de conseils sont très variés ; pour certaines, une seule visite suffit, tandis que d’autres ont besoin d’un accompagnement pendant des années.

Mariage en prison

Une femme nous contacte de France ; elle habite près de Genève et son partenaire de longue date est incarcéré dans une prison de Suisse alémanique. Chaque semaine, elle fait un long trajet pour lui rendre visite. Ils souhaitent à présent se marier. Le mariage civil aura lieu en prison. Auparavant, elle est invitée à un entretien préparatoire à l’office d'état civil, mais celui-ci n’a lieu qu’en allemand, et elle doit se charger elle-même de traduire. Nous convenons d’un premier entretien de contact et organisons une traductrice, qui en plus la conseillera. Nous examinons également ses autres besoins matériels afin de déterminer où et comment nous pouvons l’aider au mieux.

Accompagnement pastoral

Une femme détenue s’intéresse à la foi chrétienne et souhaite obtenir une Bible. Après plus d’un an et de nombreux entretiens, elle avoue à l’aumônier qu’elle a des difficultés à lire. Il lui procure une Bible audio en anglais, un merveilleux cadeau pour elle. Elle peut désormais entendre et accueillir les textes bibliques dans sa langue.

Permettre une rencontre

Il y a l’appel de ce père incarcéré dont la famille vit à l’étranger. Il souhaite que celle-ci puisse lui rendre visite au moins une fois pendant sa peine de cinq ans. Nous organisons le transport en Suisse et cherchons un hébergement abordable. Des bénévoles de notre service de transport accompagnent la famille lors de sa visite à la prison, qui n’est pas accessible par les transports publics.

Derrière chaque personne incarcérée se trouve également une famille qui, à sa manière, est « codétenue » et doit faire face à cette situation difficile, comme le montrent un documentaire récemment diffusé sur SRF1 (uniquement en allemand et suisse-allemand), ainsi que les exemples mentionnés ci-dessus. Notre bureau de consultation « Angehört » pour les proches des détenus accompagne les familles et les conseille gratuitement sur des questions personnelles, juridiques, familiales et, si elles le souhaitent, spirituelles.

En tant que donneurs, nous sommes toujours aussi des receveurs. Lors d’une visite à la Division cellulaire de l’Hôpital de l’Île à Berne (BEWA), un jeune musulman souhaite également une visite de l’Armée du Salut. Il est plein d’espoir quant à sa prochaine sortie, non seulement de l’hôpital, mais aussi de la prison, et fait des projets d’avenir pour une nouvelle vie en liberté. Reconnaissant, il dit « oui » à la prière proposée à la fin de l’entretien. Après avoir dit Amen, il s’adresse à l’aumônier : « Puis-je aussi prier pour vous? » Etonné, celui-ci répond : « Oui, bien sûr, très volontiers ». Cette rencontre se termine ainsi de manière touchante par la prière spontanée du jeune homme pour son visiteur.

Service des prisons

Depuis plus de 100 ans, l'Armée du Salut rend visite à des personnes en détention. Le fondateur de l'Armée du Salut, William Booth, disait déjà : « Tant qu'il y aura des hommes en prison, et qui n'en sortent que pour y retourner, je me battrai. »

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