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Nous sommes fin septembre. Après une expatriation ratée de quatre ans en Espagne, Erika* revient en Suisse. Il était convenu qu’elle pourrait loger de manière transitoire chez une connaissance. Pourtant, lorsque la situation se présente, l’amie ne veut plus rien entendre. Comment faire ? Erika se retrouve sur le trottoir avec ses deux valises. Même l’auberge de jeunesse est trop chère, le centre d’accueil de nuit est complet et les portes du cloître restent fermées. Pour Erika, il ne reste rien d’autre à faire que de passer la nuit dehors.
Des nuits froides et interminables
Avec le peu d’argent qu’elle a sur elle, elle achète de quoi manger, se douche à la gare et lave ses vêtements à la laverie. De temps en temps, elle commande une boisson dans un restaurant pour se réchauffer un peu et aller aux toilettes. Ses moyens limités s’épuisent rapidement. Elle s’accroche en pensant qu’elle finira bien par trouver une solution. Elle passe ses journées à la gare. La nuit, elle se blottit dans un abribus. « Là, on est assis et on compte les heures : les nuits sont interminables. » Durant la journée, les températures sont supportables, mais les nuits sont glaciales. « J’ai de l’arthrose dans les genoux et ils me font surtout mal lorsqu’il fait froid. »
Après qu’Erika a passé une semaine à la gare, Simon l’aborde. Cet homme portant une veste bleue est un collaborateur du service de sécurité, d’intervention et de prévention de la ville. Cette institution s’occupe des marginaux et assure le relais entre la police et les services sociaux. Simon offre une couverture d’urgence à Erika et lui conseille d’appeler l’Armée du Salut. Une autre semaine passe avant qu’elle s’adresse aux officiers de Poste Markus et Eva Brunner. Maintenant, les choses s’accélèrent : le soir même, elle emménage dans une chambre d’urgence de l’Armée du Salut. Eva et Markus Brunner sont surpris: « Elle a vécu dans la rue mais n’est ni droguée ni alcoolisée. Elle souffre néanmoins de toux chronique. »
La chambre d’urgence dans laquelle Erika emménage est aménagée de manière rudimentaire : un lit, une armoire, une table, un lavabo. « Après deux semaines passées dans la rue, cette chambre est vraiment confortable », observe Erika. Pour la première fois depuis son retour en Suisse, elle se trouve en sécurité et a enfin le temps de réfléchir à sa situation. Elle utilise ces quelques jours pour réactiver les prestations complémentaires qu’elle ne recevait pas à l’étranger. Elle se fixe un objectif : « Dans un délai de deux mois, je veux trouver un appartement. » C’est très difficile, mais elle a de la chance : Trudy* occupe la deuxième chambre d’urgence de l’Armée du Salut. La jeune femme cherche elle-même intensivement un appartement et finit par le trouver. Elle apprend qu’un autre appartement se libère dans le même immeuble et le fait savoir à sa voisine de chambre. Erika saisit cette chance et, après sept semaines passées à l’Armée du Salut, elle peut louer son propre 2,5 pièces.
Confiante en l’avenir
« J’ai confiance en l’avenir », dit Erika. Elle peut à nouveau s’adonner à ses hobbies : elle adore cuisiner et faire de la pâtisserie. « J’ai rarement acheté du pain. Qu’il s’agisse de petits pains, de croissants, de gâteaux, de lasagnes ou de raviolis : je fais tout moi-même. » Erika est très reconnaissante envers l’Armée du Salut. Elle souhaite maintenir le contact.
Les officiers Eva et Markus Brunner sont aussi contents d’avoir pu donner un coup de main : « Erika a tout fait elle-même. Elle sait bien s’organiser et coopérer. Et de la coopération, il en faut toujours, sinon cela ne fonctionne pas. »
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Gino Brenni
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Laura Morgsnti
Félicitations à l’Armée du Salut et courage a *Erika*. Comment cette dame qui avait promis de l’héberger peut elle dormir tranquillement.
Ramel
L’Armée du Salut a toujours été mon Eglise et l’est toujours. Super cet article qui montre qu’elle a toujours la même vision SOUPE SAVON SALUT