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Serge a retrouvé le sourire à la résidence le Foyer après de longues périodes de tristesse et de solitude.

J’ai grandi à Cormondrèche, ancienne commune du canton de Neuchâtel au-dessus d’Auvernier. A mes cinq ans, mes parents se sont séparés et m’ont abandonné à mes grands-parents. Ma mère et mon père ont chacun refait leur vie – sans moi. Un coup dur à encaisser à cet âge.

Elle a refondé une famille et lui n’avait pas les moyens de m’élever. Je n’avais que très peu de contact avec eux et mes demi-frères et sœurs. Heureusement pour moi, j’ai reçu de mes grands-parents tout l’amour que l’on pourrait souhaiter à un enfant.

Un premier mariage qui tourne au drame

Après ma formation en horlogerie, je me suis installé à La Chaux-de-Fonds où j’exerçais mon métier. À 21 ans, je me suis marié avec ma première épouse, qui m’a donné deux fils. Mais les noces n’ont été que de courte durée, puisque nous nous sommes séparés trois ans plus tard. La relation avec mon ex-femme est restée tendue, malheureusement. Ainsi, j’ai connu une nouvelle séparation douloureuse. Longtemps, j’ai noyé mon chagrin dans l’alcool. Pourtant, le plus dur était encore à venir.

L’alcool, ce redoutable poison, circulait dans notre famille depuis des générations. Mon père déjà, moi-même, et mes deux fils en avons longtemps beaucoup consommé. Mon fils aîné est tombé dans l’alcool après que son épouse l’a quitté. Un jour, n’arrivant plus à se consoler, il s’est suicidé.

« La perte de mon fils reste l’événement le plus marquant de ma vie »

Serge Pernoud

Cela a été un choc profond et une perte très douloureuse. Je ne m’en suis pas encore vraiment remis, les larmes me viennent encore lorsque j’en parle aujourd’hui. De plus, mon ex-belle-fille et mes petits-enfants me reprochent jusqu’à ce jour l’alcoolisme de mon fils et donc aussi son décès. Ils ne m’adressent plus la parole.

Bonheur retrouvé et nouvelles pertes

Puis s’ensuivirent quelques bonnes années. Moi et ma seconde épouse, avec qui nous nous étions mariés quelques années après mon divorce, menions une vie heureuse. Nous comptons aujourd’hui 44 ans de mariage. J’ai élevé ses deux enfants comme les miens.

De plus, avec l’aide considérable de mon psychologue, je suis parvenu quelque peu à surmonter le deuil de mon fils. L’alcool aussi n’était plus un problème, je n’y ai plus touché depuis 24 ans.

erinnerungen
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Difficile pour Serge de replonger dans ses souvenirs sans songer aux ruptures douloureuses qui ont marqué sa vie.

Un jour que j’étais couché sur mon lit, j’ai soudain commencé à éprouver des douleurs dans la poitrine. Je faisais un infarctus. J’ai été emmené d’urgence à l’hôpital en ambulance. Ils m’ont fait une batterie d’examen et j’ai dû être transféré d’un établissement à un autre pendant près d’une année. Cela a été très pénible. C’était il y a cinq ans.

Depuis, j’ai perdu beaucoup de mon autonomie, je ne remarcherai probablement plus. C’est pourquoi les médecins ont décidé que je devais quitter définitivement mon domicile pour intégrer un home médicalisé. C’est ainsi que j’ai atterri à la résidence Le Foyer de l’Armée du Salut à Neuchâtel.

Solitude grandissante

Au départ, j’ai eu beaucoup de mal à quitter mon chez-moi. C’était un nouvel abandon que j’avais à supporter. Puis, avec du recul, j’ai fait la paix avec cette décision, car il est vrai que ma situation aurait été trop lourde à porter pour mes proches. Et, après tout, jusqu’ici, je continuais de recevoir la visite de mon épouse. Mais c’était sans compter un nouveau malheur qui m’attendait.

En janvier 2025, notre fille a été diagnostiquée d’un cancer très grave. Une nouvelle très difficile à accepter. Depuis, mon épouse, qui est elle-même très fragilisée, doit lui accorder toute son attention, et ne peut donc plus venir me voir. Voilà encore une rupture douloureuse qui s’imposait à moi. C’est très dur, elle me manque. Aujourd’hui plus personne ne vient me voir, ni même mes enfants.

En bonne compagnie à l’Armée du Salut

Je suis très reconnaissant de la compagnie que je reçois des gens à l’Armée du Salut. Cela compense un peu l’absence de mes proches. Cela dit, je n’en veux pas à ma famille. J’ai fait la paix avec mon passé.

« J’ai pas mal de copains ici »

Serge

Ici, je m’entends bien avec tout le monde. Le personnel s’occupe à merveille des résidents : on est chouchouté ! De plus, je m’y suis fait quelques amis avec qui je m’entretiens quotidiennement. Je participe aussi à plusieurs activités communautaires telles que le loto, la chorale et le culte le dimanche.

Je sais bien que je ne rentrerai plus auprès de mon épouse. Et pourtant, je me porte plutôt bien aujourd’hui et je vais de l’avant.

 

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